>Et plouf !

Dans le ferry, il y a des tatamis, des soupes de riz, pas de fourmis, mais des gens gentils.
On s’est fait plein de nouveaux amis, en allant à Shimonoseki.

Qu’ajouter après cette éloquente introduction ? Sinon que nous avons passé plus de 24 heures en compagnie de charmantes personnes, dormant tous dans la même salle. Il y eut l’habituel « enfant des transports en commun ». Mais, connaissant les risques de conclusion en patte de poulet, nous l’avons évité soigneusement. Nous nous sommes donc appliquées à nous faire des amis adultes. Cela a donné lieu à de grandes conversations décousues en japo-sino-franco-anglais sur les prix des eaux minérales, la taille des bras de Marie et la traduction du mot « idiot ».
Notre courte nuit, confortablement installées sur des couvertures de sol et équipées d’oreillers cubiques, s’est abrégée en lumière, à 5h du matin (heure chinoise). Nous avons été invitées avec insistance par nos bienveillants voisins à ne pas maquer le petit déjeuner gratuit. Grand bien leur en a pris ! Nous n’aurions voulu rater pour rien au monde la soupe de riz gluant, les brioche fourrées aux haricots et les petits légumes vinaigrés.
D’humeur fort peu avenante, malgré quelques cookies de rattrapage, nous avons entrepris l’exploration de ce désertique ferry. La découverte de la salle de bain japonaise nous a remise d’aplomb et nous avons flotté dans les eaux bouillies du ferry.
A notre arrivée, nous passons tous en file indienne devant la caméra du capitaine. À la douane, une machine prend nos empreintes. Et, contrairement à nos collègues de bateau qui étalent l’intégralité de leurs valises sur le sol, nous avons droit à un traitement de faveur pour la fouille de nos sacs : quelques paravents.
Nos très attentionnés amis de ferry nous attendent dehors une heure durant. Nous aident à retirer de l’argent malgré le retard qu’ils ont déjà paris sur leurs rendez-vous, nous accompagnent dans le train et nous conduisent pratiquement jusqu’au quai de notre correspondance.

Shimonoseki, c’est fini.