Un des lieux les plus sacrés de Lhassa est le Jokhang. On ne le remarque pas dans un premier temps car on est surtout captivé par ces dizaines de gens qui se prosternent sur la place juste devant le temple. Il faut faire un minimum de 500 prières par jour lorsque l’on vient en pèlerinage ici ; d’où les nombreux stands vendant un maximum de protection pour main, genoux, coude, etc. parfois on croise tout de même quelques fronts ensanglantés. Pourquoi est-il si sacré ? Car c’est le plus vieux temple du Tibet (650) et qu’il abrite une statue très particulière. C’est une statue de Bouddha qui aurait été bénie par le bouddha Siddhârta lui-même. Certains pèlerins pensent même qu’elle parle à ses heures.
Dans les temps anciens, le roi tibétain Songtsen Gampo qui avait une épouse chinoise, une épouse népalaise et une tibétaine (la seule a avoir eu des enfants) a fait construire ce temple sur un lac. En effet son épouse chinoise qui pour tromper l’ennui, s’exerçait à la gyromancie, a calculé que le temple devait être construit à l’endroit même d’un lac. Elle aurait alors jeté la bague du roi dans l’eau et la statue serait apparue. Ce sont des chèvres qui en transportant du sable, auraient aidé à combler le lac, d’où le caractère sacré de cette brave bête en ce lieu. C’est aussi de cette chèvre « Rassa » que vient l’ancien nom de la ville à présent nommée Lhassa.
Pendant la révolution culturelle, une partie du temple avait été détruite, notamment la façade principale. Et le bâtiment avait été transformé en porcherie. Reconstruit depuis, les pèlerins attendent patiemment leur tour pour rentrer de l’aube au crépuscule. La visite se termine par la terrasse d’où l’on peux observer les tibétains sur le pavé et les militaires sur les toits.