>Hippie hippie yeah!

Pushkar est un tranquille petit village pour lequel il n’existe même pas de bus direct. Il est calé entre plusieurs montagnettes et centré autour d’un mini-lac. Chaque soir une coupure de courant permet de bien réaliser que la nuit est tombée. Les vaches se promènent nonchalamment dans les rues pour éliminer les ordures (ou se battent dans des courses poursuite façon Intervilles). Heureusement elles sont aidées par des cochons sauvages.
Le lac est sacré. Ce qui signifie qu’on ne peut pas l’approcher à moins de quelques mètres avec des chaussures aux pieds. Et aussi que des pèlerins viennent y prendre leur bain pour les grandes occasions. Comme l’anniversaire d’un enterrement par exemple.
On n’a pas non plus le droit de consommer des œufs, de l’alcool ou de la viande au sein de la ville.
Tout ceci en fait le cadre parfait pour devenir un parfait petit hippie. Les locaux ont flairé le filon et ont paré à tous les besoins des occidentaux en quête d’indiennisation. Ici on peut trouver de quoi s’habiller couleur locale, mais en un peu plus cool et débraillé. Parce que montrer ses épaules est absolument indécent pour une femme indienne par exemple, mais toléré pour une hippie. On trouvera aussi de quoi apprendre à faire ses propres bijoux babas. Ou bien comment pratiquer le yoga. Tous les objets qui sont importés en Europe, et qui constituent l’idée-clichée que l’on se fait de l’Inde, sont présents dans les magasins du coin.
Il y a différents niveau de hippisation. Nous par exemple, avec nos pantalons Ali Baba achetés à 3 euros à Delhi, nous sommes de petites débutantes. Ensuite vient la jeune hippie en vacances en Inde qui prend des cours de relaxation et se maquille au khol tous les jours : niveau apprentie. Puis la famille entière, enfants en bas âges compris, habillée couleur locale : niveau globalisation. Et enfin le hippie façon Jésus (précurseur du genre), marchant pieds nus dans la crotte de pigeon et portant la dread’ sale : niveau bien incrusté.
Pushkar, the place to be hippie.