M – Je voudrais dire merci à la personne qui depuis quelques jours s’emploie à me réhabiliter au monde occidental avant mon retour. En effet, les quatre derniers jours de ce voyage, nous avons vu apparaitre Marjolaine et moi, des choses insensées….pour l’Inde. Par exemple, on a mangé trois fois dans un café où était servie de la nourriture italienne et où l’on pouvait déguster des cafés et chocolats avec de la glace vanille et du caramel. Ou encore, notre chambre à Bangalore comprenait un écran plat avec des films Hollywood et non Bollywood et même de l’eau chaude et un pommeau de douche dans une salle de bain (pas un sceau et un robinet près du nid à cafard ou de la fourmilière locale). Les draps n’avaient même pas de tâches. Bref tout cela était terriblement choquant jusqu’à ce que la vérité nous saute aux yeux. Oui, quelqu’un ou quelque chose a cherché à adoucir ma transition indo-française. Merci. Et maintenant passons aux choses sérieuses, je laisse la parole à Marjolaine.
m – Ici la vraie voyageuse qui vous parle. Pas la minette qui retourne fissa dans la ville de l’amouuuur. Nan celle qui, malgré le fait que petit à petit on nous réhabitue à la vie occidentale, va replonger très vite en milieu précaire, eau jaune et froide, moustiques impaludés et poussière omniprésente compris.
Mais comme le moment de la séparation approche, une certaine personne me pousse à témoigner sur le fait que :
je certifie être toujours en bon état de marche, malgré les quelques petites bactéries qui m’ont rendu visite récemment. Je n’ai actuellement aucun bleu, ni aucune blessure apparente quelconque. Marie Léa Fiorucci, née le 25 octobre 1982 à Paris, ne pourra donc en aucun cas être tenue comme responsable de n’importe quelle détérioration physique intervenant sur ma personne après le 9 mars 2011, 23h04. (nan Vincent, ne mords pas !)
En revanche, je tiens à me couvrir sur les égratignures suivantes : c’est pas ma faute si Marie a touché le ventilateur de la chambre qui tournait. Elle est trop grande. Et si elle s’est pris les pieds dans le bord du lit c’est parce qu’elle regarde pas où elle marche. Et si elle s’est retrouvée à plat ventre dans la rue aujourd’hui, c’est parce qu’on ne porte pas de chaussures de randonnée pas lassées.
J’attends avec impatience la prochaine voyageuse, en espérant qu’elle monte dans l’avion.
M – Note d’avertissement à ma remplaçante :
Marjolaine Leray est un individu instable. Il lui arrive de chanter des chansons débiles pendant plusieurs heures d’affilées et de tenir des propos incohérents. La seule méthode pour parer à ces moments de perdition est de prétendre ne pas la connaitre ni la voir, et de regarder au loin par dessus sa tête.
Ne la laissez pas non plus en présence d’animaux morts ou d’enfants. Sa joie ou sa haine pourraient devenir incontrôlables et vous en subiriez les effets secondaires.
Enfin si elle dodeline de la tête de gauche à droite, ne paniquez pas. Ce symptôme contracté en Inde passera dans les semaines à venir.
Attention certaines caractéristiques décrites ci-dessus sont contagieuses.
Permis de tuer activé.
Bonne chance.
m – Suite à ces quelques lignes, c’est avec une jubilation non contenue que je vous annonce officiellement le renvoi ferme et définitif de Marie à son port d’attache. Après 5 mois à l’écouter parler en « miaou », il est temps que quelqu’un prenne le relais (surtout que les miaulements ont tendance à réveiller mon côté sadique, réservé normalement aux bébés animaux).
M – Sale peste.
m – Chat d’égouts !
M- Cette attente à l’aéroport est beaucoup trop longue…
m – Achevez la !
humm erreur ; bonne route : m
biz